Des enfants qui se sont dépassés, la fierté de leurs parents, l’admiration des invités, tout était réuni pour faire du 25 mai une journée inoubliable.
Une arrivée tout sourire pour les collégiens
Ils s’étaient fixé un objectif audacieux : réaliser Compiègne-Roubaix à vélo en deux jours ! A 17h30, exténués mais fiers d’être arrivés au but, ils sont entrés dans l’enceinte du vélodrome de Roubaix et, pour certains, prêts à repartir malgré la fatigue. D’autres, moins à l’aise, firent les derniers kilomètres en tandem avec un enseignant.
Bryan Coquard, plusieurs fois champion de France, médaille d’argent aux JO de 2012, champion du monde en 2015, était là pour accueillir les coureurs en herbe et leur remettre la médaille saluant leurs exploits.
De son côté, toute l’équipe de La Cordée accompagnée de parents et de bénévoles, engageait un « flashmob » sur l’air de « Tout le bonheur du monde ». La soirée était lancée.
Présentation de La Cordée et de son projet éducatif
«Dans un climat de sécurité affective, La Cordée s’attache à la formation du caractère, de la volonté, du sens civique et moral de chaque enfant. Exigeante sur le plan académique, et en étroite collaboration avec les parents, l’école s’efforce de développer l’enfant dans toutes les dimensions de son être. Les enseignants expérimentent et exploitent toutes les pédagogies susceptibles de faire progresser les élèves »
C’est ainsi que Niels Villemain résume le projet pédagogique de La Cordée dont il est le directeur depuis 8 ans.
La présidente de l’Association et fondatrice de l’école, Fabienne Charvolin, tint à rappeler les profondes inégalités scolaires et culturelles qui touchent les Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPPV) en présentant la réponse que propose La Cordée pour y remédier. 23ème dans le classement PISA de 2019 et un écart grandissant entre les enfants de ces quartiers et ceux issus de milieux plus privilégiés, tel est le constat sans appel dressé par Fabienne Charvolin sur l’éducation. Insistant sur cette « urgence éducative », elle salua les invités qui, par leur présence, souscrivaient à cette priorité.
Niels Villemain, qui a accompagné les enfants pendant ces deux jours de course, détailla le projet pédagogique de l’école en évoquant les trois piliers sur lesquels il reposait : la coéducation avec les parents, l’excellence académique et la transmission de la culture française. Niels Villemain, qui a accompagné les enfants pendant ces deux jours de course, détailla le projet pédagogique de l’école en évoquant les trois piliers sur lesquels il reposait : la coéducation avec les parents, l’excellence académique et la transmission de la culture française.
Enfin et avec beaucoup d’émotion, le professeur de sport, Julien Raynal, également présent lors de ces 2 jours, revint sur l’importance du sport dans l’épanouissement de l’enfant.
Il avoua avoir été particulièrement touché durant cette course par la découverte, chez les jeunes coureurs, de leur volonté de se dépasser, de leur solidarité et de leur curiosité.
En sortant de leur « zone de confort », les jeunes ont partagé une expérience qu’ils ne sont pas près d’oublier !
Regards croisés sur l’éducation, par Le Général Pierre de Villiers, Laurent Vronski et Bryan Coquard
“Le vélo permet de se dépasser mentalement, physiquement et de prendre confiance en soi”, selon Bryan Coquard, coureur cycliste professionnel pour la Team Cofidis. Le Nantais de 31 ans débuta les regards croisés, impressionné par le courage des enfants et les félicitant pour leur audace : ils ont défié le mythique Paris-Roubaix, également surnommé l’enfer du Nord. Le cycliste se revoit encore jeune lors de la réception de sa première médaille, ému et fier de pratiquer ce sport.
“Une équipe, ce sont des personnalités qui acceptent de vivre ensemble pour gagner ensemble”, Le Général Pierre de Villiers insista sur ce point. Pour l’officier passionné de foot, le premier levier pour aider un enfant à combattre ses peurs est le sport. Celui-ci lui permet de se dépasser et contribue ainsi à son équilibre. C’est un puissant levier éducatif.
Pour l’ancien chef d’État-major, l’exercice physique permet le dépassement de soi l’apprentissage de la solidarité et de la cohésion de groupe.
“Pour lutter contre la violence, il faut revenir aux fondamentaux de l’éducation : « bonjour », « merci » et « pardon », fondamentaux qui semblent malheureusement se perdre aujourd’hui !”, insista-t-il.
Pour Laurent Vronski, entrepreneur et membre du Comité Stratégique d’Espérance Banlieues, “les entrepreneurs sont des éducateurs, des intégrateurs et ce sont eux qui apporteront les solutions aux problèmes de société”. Pour cet homme de 60 ans, tous les entrepreneurs et managers sont appelés à jouer un rôle dans l’éducation « c’est une aventure entrepreneuriale » insiste-t-il.
Un discours rejoint par Le général Pierre de Villiers qui déclara, “c’est avec plusieurs gouttes d’eau que nous créerons des torrents”.
Témoignages de parents, bénévoles, donateurs et ancien de l’école
“Grâce à La Cordée, ma fille est devenue un petit bout de femme, souriante et non stressée”, c’est ainsi que Monsieur Smahi aime à présenter sa fille Celiha, anciennement scolarisée à l’école.
Pour ce père de 4 enfants, cette école leur a permis d’avoir plus confiance en eux et d’être autonomes. Franco-algérien, il estime que la double culture est une richesse, “j’ai deux grands-pères, un grand-père du côté de la France et un autre décédé lors de la guerre d’Algérie”
“À la Cordée, on respecte tout le monde quelles que soient ses différences culturelles, politiques et religieuses”, Tony Cardon, ancien élève de La Cordée, aujourd’hui étudiant en terminal STMG, valida les propos de M.Smahi. Arrivé en CM2, ce lycéen garde un très bon souvenir de l’école. “À La Cordée, on est proche des professeurs, on nettoie notre école et on nous vouvoie, ça me fait plaisir”, déclara-t-il.
Avant d’arriver à l’école, il avait quelques problèmes avec ses professeurs et avait l’impression de ne pas bien apprendre : “Le fait d’être 15 par classe à La Cordée permet de donner de l’importance à chaque enfant”, conclut-il, avec un large sourire.
Permettre à des élèves de faire du vélo, c’est leur permettre de sortir du quotidien, s’insérer, se dépasser et surtout être libre”, Anne gentille, directrice générale de Mobivia Foundation, ex-fondation Norauto, considère primordiale de soutenir La Cordée. L’entreprise a d’ailleurs financé une part du projet permettant l’achat d’une partie des vélos. “Mobivia foundation, aux côtés de la marque Norauto, est extrêmement fière d’avoir pu apporter une pierre à l’édifice de ce projet et permettre à ces jeunes de rayonner”, précisa-t-elle.
La parole aux bénévoles
Le premier à s’exprimer fut Louis Langrand, 23 ans. Sa mission ? Donner des cours de soutien en mathématiques aux élèves de CE1 et aider les professeurs selon leurs besoins. Il aime utiliser des méthodes originales pour pouvoir donner le goût de la matière qu’il enseigne. “J’ai eu un coup de foudre pour le projet éducatif de La Cordée !”, s’exclama-t-il.
Il déclara aimer travailler avec les enfants car c’était une expérience qui apporte joie et humilité : “se prendre une remarque par un enfant de 10 ans, ça remet bien les idées en place”, rit-il.
Un témoignage soutenu par Lionel Herbeau, lui aussi bénévole à La Cordée. Pour ce chef d’entreprise, il est urgent d’agir pour l’éducation : “Il faut que l’éducation soit une priorité nationale”. Indigné par les incivilités et les violences relayées par les médias, il estime que la seule solution, c’est l’éducation.
Lors de son intervention, il appela les invités à se mettre en mouvement. Pour lui, l’avenir du pays était entre leurs mains.
Un cocktail convivial
La soirée se poursuit par une vente aux enchères brillamment animée par Dominique Soinne, commissaire-priseur très en verve ce soir-là !
“Vivement l’année prochaine”, “C’était trop bien !”, ce sont les quelques commentaires entendus à l’issue du sympathique cocktail venu clôturer une belle soirée qui restera dans les annales de La Cordée.