C’est avec beaucoup de joie et d’émotion que nous partageons l’entretien avec Habiba El Mansouri, mère de trois filles scolarisées au Cours la Cordée puis au cours la Passerelle.

Un témoignage qui illustre avec justesse les liens forts entre l’école et nos parents d’élèves, et le rayonnement du réseau Espérance Banlieues.

De gauche à droite: Hajar, Chaïma, Habiba et Hafsa

« Je m’appelle Habiba El Mansouri. J’ai vécu à Roubaix jusqu’à mi-octobre 2020. J’ai 3 filles: Hafsa (11 ans), Hajar (10 ans) et Chaïma (7 ans). Nous avons fait partie de la Cordée pendant trois ans.

Avant d’être à La Cordée, vos filles ont-elles été scolarisées dans d’autres écoles?

« Oui, les trois l’ont été. Hafsa a fait sa petite section dans une école de type Montessori. Ensuite, Hajar et elle ont été dans une école d’enseignement privé catholique, puis dans le public. Quand elles sont arrivées à la Cordée, Hajar entrait en CP et Hafsa en CE1. Chaïma a rejoint ses soeurs pour la grande section, puisque la classe de moyenne section n’existait pas encore à la Cordée. »

Comment avez-vous connu La Cordée?

« J’ai connu la Cordée par ma soeur, qui avait inscrit ses deux filles là bas. Elle faisait partie des premières familles. Je suivais le développement de l’école de loin et ma soeur m’en disait beaucoup de bien. Je me suis dit, pourquoi pas les mettre là? »

Avez-vous ressenti des différences avec les écoles précédentes?

« Oui, clairement, il y a beaucoup de différences! Rien qu’au niveau des effectifs, c’est flagrant: dans le public ils étaient environ 25 pour une maitresse avec une ATSEM dans les temps forts (accueil, ateliers) mais pas en continu dans la journée. Quand on manque de temps et qu’on doit gérer seul une classe de 25 ou plus, il n’y a pas vraiment de suivi individuel. Le rythme de chacun n’est pas respecté parce qu’il y a un programme et qu’il faut avancer ce qui se comprend tout à fait.
Ce que j’apprécie particulièrement dans les écoles Espérance Banlieues et notamment à la Cordée, c’est cet esprit de famille, c’est l’interaction entre les niveaux. Souvent, des professeurs sont amenés à s’occuper de classes qui ne sont pas les leurs pendant des temps d’ateliers. C’est quelque chose que je n’ai pas connu dans le public. »

Avez-vous un souvenir marquant de vos années dans cette école?

« Je dirais que le souvenir le plus récent était notre départ. Pendant le rassemblement, il y a eu un temps pris pour nous. Nous avions déjà quitté d’autres écoles auparavant et ce n’est pas quelque chose qui se fait. Là, tous les enfants, l’équipe, les bénévoles, la direction étaient présents pour nous dire au revoir et nous souhaiter plein de belles choses pour la suite. Mes filles m’en parlent encore!

Rassemblement d’adieu de Hafsa, Hajar et Chaïma, octobre 2020

Nous avons beaucoup apprécié les interventions des jeunes qui partaient faire des projets humanitaires, sportifs, etc. Cela montre aux enfants que tout est possible.

Sinon, il y a des moments tout simples, quand on attend au portail et que l’on discute avec les professeurs ou le directeur. Ce sont des beaux échanges humains. Dans les écoles classiques, il y a une certaine distance qui se crée parce que les professeurs ne sont pas aussi présents. Là, on sent que l’équipe prend le temps de nous raconter la journée, s’il y a des points d’attention on est très vite au courant. Ils prennent toujours le temps de valoriser les enfants s’il y a du positif. »

Vous avez déménagé à Pierre-Bénite, dans le sud de Lyon. Pourquoi avoir décidé d’inscrire vos filles au Cours La Passerelle, qui fait également partie du réseau Espérance Banlieues?

« Mon histoire personnelle a influé sur ma décision. Petite, en primaire, j’ai subi beaucoup de harcèlement scolaire. J’ai subi cela pendant quatre ans, je n’en parlais pas à la maison. Les professeurs étaient au courant mais ne disaient rien, donc à mes yeux, ils cautionnaient alors qu’ils étaient les seuls en capacité de m’aider. J’ai été profondément bouleversée par cette expérience.
Maintenant que je suis mère, il est primordial que mes enfants se sentent bien à l’école et qu’en cas de problème, on puisse réagir et réajuster.
C’est de là qu’est venue l’idée de les scolariser dans des écoles particulières. La différence d’encadrement que l’on trouve chez Espérance Banlieues est évidente: quand les enfants rentrent à la maison, ils arrivent avec un vrai bien-être, ils sont même déçus quand c’est les vacances! Mes filles s’épanouissent, elles se sentent en confiance. C’est ma réussite, parce que je ne veux surtout pas que l’école soit un calvaire.

J’avais pour projet de changer de région mais je n’avais pas encore trouvé d’emploi. Le seul critère que je cherchais était: une école Espérance Banlieues. Je voulais plutôt descendre vers Lyon. Quand j’ai appris qu’il y avait une école à Pierre Bénite, je me suis dit « c’est bon, on va aller là ». J’étais convaincue que l’établissement serait génial.
Au sein d’Espérance Banlieues, je crois que vous êtes assez unifiés; vous vous rencontrez, vous discutez de vos projets éducatifs, il y a une certaine harmonie dans la prise en charge des enfants et des familles.
En plus de cela, les filles étaient habituées à être dans des classes peu nombreuses, à porter l’uniforme, aux équipes, aux ateliers, aux services… je ne voulais pas les remettre dans une école classique, je préférais qu’elles poursuivent leur cursus dans une école de ce type parce que je voyais que ça leur faisait du bien et qu’elles étaient épanouies. »

Comment s’est passée la transition entre La Cordée et La Passerelle?

« Quand j’ai décidé de partir à Pierre Bénite, j’ai contacté la directrice de La Passerelle pour avoir des informations sur l’école. Elle a été tout de suite très avenante et ravie de la nouvelle. Elle a contacté M. Villemain pour échanger sur les trois années de mes filles passées à La Cordée. Il lui a dit beaucoup de bien de nous. La directrice de La Passerelle a fait fonctionner son réseau pour que nous puissions trouver un logement rapidement. Cette entraide était particulièrement touchante.

L’année s’est très bien passée, les filles se plaisent beaucoup ici.

Si vous pouviez passer un message aux parents qui hésitent à inscrire leurs enfants dans une école Espérance Banlieues?

C’est plus qu’une école en fait, c’est plus que la démarche de déposer ses enfants pour qu’ils apprennent et qu’ils acquièrent des compétences. Il y a un échange, un lien qui se fait qui est très puissant entre les familles, les enfants, les professeurs, les bénévoles, les intervenants… C’est donner les meilleures bases à ces enfants pour qu’ils puissent grandir dans ce monde qui n’est pas forcément évident. C’est une source de savoir-vivre, de confiance en soi, d’ouverture, et d’émerveillement.
Si certains parents hésitent, je leur dirais d’essayer, tout simplement. Ca ne coûte rien d’essayer, on peut toujours les retirer si l’on n’est pas satisfait mais je suis quasi-certaine que cela n’arrivera pas, quand on voit à quel point les enfants sont épanouis dans ce type d’école!« 

Découvrez ici les fondements du modèle Espérance Banlieues: